Erreur n°1: Les schismes dans les clubs de race, en raison des mauvaises relations ou d'incompréhension entre membres.
Dans ce contexte, des cheptels d'élevages déjà restreints se trouvent divisés en deux ( ou davantage) sous - populations. La solution est théoriquement simple: amener les éleveurs à tirer à la même corde dans l'intérêt de la race de chien concernée.
Erreur n°2: L'élevage séparé de races aux phénotypes semblables, de même que l'élevage séparé de différentes variantes ou de différentes souches d'une même race.
De son point de vue et avec toute sa compréhension pour les passionnés d'une race donnée, le généticien ne peut que recommander de rassembler en une seule population des races qui ne se distinguent l'une de l'autre que par d'insignifiants critères d'aspect. Ainsi de nombreux petits élevages à faible effectif, tôt ou tard condamnés à l'extinction, peuvent reconstituer ensemble une population suffisamment nombreuse pour revenir à un travail d'élevage sensé. Cette recommandation concerne par analogie les élevages spécialisés de chiens de couleurs différentes tel qu'il en existe dans plusieurs races.
Plus généralement, il faut arriver à établir les critères limitatifs des races avec suffisamment de largeur d'esprit en vue d'obtenir une plus grande variance génétique.
Erreur n°3: L'élevage de mâles champions.
Mathématiquement la population effective et, par conséquent, le taux de consanguinité par génération se calcule en fonction du nombre de reproducteurs mâles et femelles utilisés. Ainsi augmenter le nombre de femelles saillies par seulement quelques champions mène à réduire la population effective de l'élevage et accroît fortement son taux de consanguinité.
L'intensification de la sélection obtenue en limitant le nombre de mâles d'élite admis à la reproduction se paie par l'augmentation du niveau de consanguinité par génération. Cette augmentation exagérée constitue dans tous les cas le pendant prévisible à l'utilisation déterministe de certains étalons. Lorsque, comme cela se pratique fréquemment, des mâles particulièrement beaux sont utilisés plus souvent que les autres, il suffit qu'augmente la part de la population engendrée par ces quelques géniteurs pour que la consanguinité progresse dans la même mesure.
Erreur n°4: Sélection sur la base d'exigences minimales.
En général les chiens d'élevage sont sélectionnés de telle manière que les sujets affectés d'un défaut défini comme excluant, sont éliminés sans égard à leurs qualités propres. Ces "défauts excluants" ne portent le plus souvent que sur des critères esthétiques tels que, par exemple, la couleur (taches blanches….) ou la texture du poil, ou sur des points ne relevant pas ou peu de la santé de l'animal (queue mal formée ou prémolaires manquantes)
Dans ces conditions, la population de l'élevage va forcément perdre une série de gènes positifs. Des chiens sont éliminés sur des critères avant tout esthétiques alors qu'ils sont par ailleurs exempts de tares génétiques telle que, par exemple, la dysplasie de la hanche. Pourtant ces sujets sont par essence en bonne condition physique et présentent des caractéristiques positives qu'il serait important de valoriser.
Pour les races qui sont particulièrement sujettes à la dysplasie de la hanche, il est injustifiable au plan génétique d'éliminer un individu exempt de cette tare simplement parce qu'il présente une tache blanche "interdite".
La problématique de l'élevage appliquant des standards de race extrémistes doit donc également être abordée sous cet angle là. Non seulement parce que ces races sont, dans la plupart des cas, porteuses de problèmes de santé, mais surtout, parce qu'une sélection intensive basée sur des exigences de type ou de beauté conduit inévitablement à l'appauvrissement de la variance génétique de sa population, avec toutes les conséquences négatives que cela implique.
Erreur n°5: Accouplements élitistes.
Le choix des mâles et des femelles à accoupler se fait couramment dans l'idée qu'un beau chien plus une belle chienne font de beaux chiots. Les meilleurs étalons, étant systématiquement réservés aux meilleures chiennes, il ne reste alors plus que de "mauvaises" chiennes à accoupler à de "mauvais" mâles. Par conséquents les mâles d'élite sont de facto utilisés au-delà des limites du raisonnable, ce qui mène une fois de plus à réduire la population de l'élevage