Le barbet est un cas unique. Sans doute ne vous êtes-vous jamais interrogé sur le féminin de doberman ou de labrador : normal, puisqu'il n'y en a pas. Le barbet, lui, est l'exception qui confirme la règle. Depuis bien longtemps, cette race aujourd'hui tombée aux oubliettes a laissé des traces dans la grammaire française. La chienne est une barbette et les chiots des barbichons ; preuve que ce chien rustique nous tient compagnie depuis des siècles. Mais, il en est du barbet comme de l'Arlésienne : tous les livres en parlent mais on ne le voit jamais. Et pour cause : il n'en reste que 700 dans le monde ! Va-t-on laisser disparaître celui à qui l'on doit tant de races actuelles ?
La question de l'origine d'une race est presque toujours impossible à établir. Globalement, considérons que les races de chiens sont aussi artificielles que les frontières des hommes, et partons du fait que, au Moyen-âge, c'est par le terme " barbet ", signifiant barbu, qu'on désigne une version française de chien d'eau. Il s'agit de chien au poil long et frisé particulièrement bien adapté à l'eau et au climat rigoureux. Les sources écrites et iconographiques suggèrent qu'il est répandu dans les régions d'Europe occidentale intégrant des biotopes favorables aux oiseaux aquatiques : à l'époque, les zones marécageuses étaient beaucoup plus répandue qu'aujourd'hui ! (Exemple : l'assèchement des Landes en France)
On ne peut ainsi attribuer aux chiens d'eau une origine géographique précise, même si leur désignation précoce en langue française constitue un indice plus qu'un réel argument.
Comme l'indique Sophie Licari, dans l'article paru dans " Vos chiens " de Juillet 2007 : " Pour le nommer, Français et Italiens utilisent une de leurs caractéristiques, le museau barbu (barbet et barbone), Allemands, Néerlandais et Anglais leur milieu fonctionnel comme l'aspect de leur poil : pudel, poedel, poodle sont issus du bas germain " puddel ", éclabousser, patauger, mais dont le champ sémantique s'étend jusqu'à l'idée d'épaisseur.
Au regard de l'histoire, le barbet et ses amis européens constituent donc une subdivision du chien d'eau de l'Occident médiéval. Aux cours des siècles, différents types ou familles se sont formés : les épagneuls et autres spaniels, les chiens d'eau portugais, le terre-neuve, les bergers, les griffons, les briards, les caniches …etc.
En 1694, le Dictionnaire de l'Académie Française atteste que l'expression " crotté comme un barbet " est installée dans le langage courant ; mais on dit aussi d'un homme qui en suit un autre partout, " qu'il le suit comme un barbet. " Aux 17è et 18è siècles, il est très présent dans la littérature et l'iconographie française. Durant tout le 1er Empire, en France, la popularité du barbet est particulièrement grande au sein des régiments et de nombreux soldats emmènent leur chien en campagne. Il faut noté qu'à l'époque " caniche " et " barbet " représentaient, aux yeux de la plupart des gens, le même chien ! Pour un grognard de la Grande Armée, un grand et gros caniche bien frisé et bien crotté devenait un barbet ; d'où une certaine confusion. Par la suite, grands et petits se démocratisent ; les premiers continuent de chasser et cherchent la truffe, les seconds gagnent les foyers des classes " roturières " et trouvent leur place auprès des élégantes.
Il n'en reste pas moins vrai qu'il failli réellement disparaître dans les années 1950 : le déclin de la chasse au gibier d'eau - la mode des chiens de chasse anglais- l'élégance des caniches- les exigences de son toilettage et la transformation du monde rural, sont autant de raisons qui l'ont amené à disparaître. Il faut attendre 1980, pour que quelques amoureux de ce chien ne fondent le Club du Barbet et autres chiens d'eau. Des " retrempes " avec le caniche permettent de redémarrer une production qui amène en 1986, puis en 1999 à la publication officielle d'un nouveau Standart de race. Depuis, peu à peu, le grand-père du caniche a réapparu dans nos rues, nos forêts et
nos podiums.
Mais, laissons là le barbet des livres d'histoire, ce chien n'a rien de poussiéreux, bien au contraire, il est vivant et occupé me lécher les orteils ! He oui, c'est ça la vie avec lui. Le barbet est le chien familiale par excellence. Il vous suivra à travers toute la maison: du salon au jardin,du jardin à la cuisine et même aux toilettes si vous n'y prenez garde. Attention tout de même de ne pas marcher sur lui quand vous vous retournez... Il ne vous laissera tranquille que s'il y a un enfant dans les parages. Alors là, désolé, vous ne tiendrez pas la comparaison. Il vous abandonnera pour jouer avec un petit bout de 5 ans. Il se pliera en quatre pour lui plaire et comble du comble, lui obéira mieux qu'à vous. Vexant non ?
Il ne vous reste plus qu'une solution pour le reconquérir: l'emmener en ballade. Qu'il pleuve ou qu'il vente, il sera toujours partant. Par contre, je vous déconseille de laver la voiture avant la promenade. Et oui, un Barbet c'est avant tout un chien d'eau. A lui la boue, l'eau et la natation, à vous les balais et les brosses. Mais quel plaisir de le voir nager, plonger et s'ébrouer. Jamais vous ne le verrez aussi beau et heureux. Parfois son instinct de chasseur reviens et il nage derrière un canard qu'il ne rattrapera jamais. Il reviendra trempé comme une souche, mais heureux.
Côté obéissance ? Je ne vais pas vous mentir, le Barbet est un chien intelligent. Et croyez moi ça n'a pas que du bon. Il comprendra très vite ce que vous attendez de lui mais se n'est pas pour autant qu'il le fera. Il trouvera toutes les combines pour arriver à ses fins. N' espérez pas le dresser pour qu'il obéisse au doigt et à l'oeil . Un barbet n'est pas particulièrement dur à éduquer. Mais il s'éduque et ne se dresse pas. Il vous obéira parce qu'il vous aime et qu'il veut vous plaire. Ce sera là son unique moteur : le plaisir de son maitre.
Puis, viens le jour ou l'on décide d' aider cette magnifique race et de faire une portée de Barbichons. Et commence un long combat. Tout d'abord la chienne doit être confirmée et ses hanches radiographiées. Une fois les papiers en ordres, il faut trouver un soupirant pour la Barbette. C'est le moment ou l'on se plonge dans la généalogie des barbets. Le barbet étant une race à petit effectif, il n'est pas évident de trouver un mâle compatible avec votre Barbette. Ca y est !!!! Vous avez trouvez la perle rare, le mâle idéal. Vous prenez votre téléphone, vous téléphonez à son éleveur puis à son maitre et là, vous découvrez que le chien a été castré... Eh, oui malheureusement, cela arrive souvent. Et il faut tout recommencer... Vous l'aurez compris l'élevage du Barbet n'est pas facile. Mais vous ferez la connaissance de passionnés et ce à travers le monde entier En effet, la " barbetmania " a touché le monde entier : la Suisse, la Finlande, le Canada.... Il vous en ferra faire des kilomètres votre Barbet...Et qu'elle joie que d'avoir une portée et de savoir que ces barbichons participeront au bonheur d'un foyer.
Comment aider le Barbet ? En en adoptant un pardi !!!! Et si vous prenez une femelle faite donc une portée et si votre coeur penche pour un mâle surtout ne le castrer pas. Nous en avons trop besoin et il fera sans doute le bonheur d'une barbette
Anne-Sophie Gloribus
Pour plus d'info : diamarettonero.free.fr
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